La valeur ajoutée

VA et ratios avec VA

Bien connue pour être « taxée », la valeur ajoutée (VA) est une notion incontournable dans l'exercice du diagnostic financier. Son rôle est également de premier ordre en droit fiscal (bien sûr) mais aussi en macroéconomie puisqu'elle représente une valeur sociale, c'est-à-dire une contribution au bien-être général.

Note prélable : si vous n'avez pas encore de notion de gestion financière, reportez-vous en page d'initiation à la valeur ajoutée, écrite pour les élèves de première STMG.

 

Valeur ajoutée

La VA est un solde intermédiaire de gestion (SIG). Elle représente la richesse que l’entreprise a créée et vendue.

On la calcule à partir de la marge commerciale et la production de l’exercice, auxquels on ôte les consommations intermédiaires (en provenance de tiers) : achats et variation de stocks de matières premières, autres achats et charges externes (les achats de marchandises sont déjà exclus de la marge commerciale).

Un exemple simple de calcul figure en page d'exemple de SIG.

La VA sert à payer les salariés (c’est l’indicateur financier le plus pertinent pour le tableau de bord des ressources humaines), l’État, les créanciers, les actionnaires et à assurer l’autofinancement.

Ainsi, elle permet d’apprécier le poids économique d’une entreprise. Le Produit Intérieur Brut (PIB) n’est autre que la somme des valeurs ajoutées créées sur le territoire national. C’est dire l’importance de cette notion en macroéconomie…

En économie, on mesure également le TAUX de VA afin d’estimer dans quelle mesure une entreprise est intégrée dans une filière de production. Plus ce taux est élevé, plus l’entreprise contribue à créer de la valeur et plus elle est intégrée dans le tissu économique. Mais la mesure est souvent délicate. Une sous-facturation d’une filiale à une maison-mère, par exemple, fausse les statistiques nationales fondées sur la répartition de la VA (répartitions sectorielles, géographiques, etc.).

Depuis les années 80, il existe une tendance à la diminution de la part des rémunérations dans la VA dans les pays les plus développés, traduction de gains structurels de productivité. Mais une conséquence économique peut être un tassement relatif de la consommation.

En analyse financière, plusieurs ratios sont calculés à partir de la VA. En effet, il n’est pas forcément souhaitable que la VA augmente en valeur et les ratios sont toujours plus adaptés que les montants pour évaluer la santé financière d’une entreprise.

En revanche, ce solde n’est pas des plus pertinents lorsqu’une entreprise achète des matières premières sujettes à de fortes fluctuations de prix ou qu’elle modifie son mode de production : plus ou moins de sous-traitance, modification d’un équilibre entre des activités commerciales et industrielles…

 

VA « au coût des facteurs »

La VA peut être corrigée afin que sa nature soit mieux cernée qu’avec le mode de calcul établi par le plan comptable.

Ainsi, on peut préférer suivre une VA majorée des subventions d’exploitation destinées à compenser des prix de vente insuffisants, des redevances de crédit-bail (puisque la VA ne tient pas compte des amortissements) et du personnel extérieur et minoré des impôts, taxes et versements assimilés (retraitement de la Centrale de Bilans).

Le retraitement du personnel extérieur est logique dans une optique de gestion mais pas dans une problématique macroéconomique puisque les valeurs ajoutées dégagées par les sociétés d’intérim et autres prestataires sont intégrées comme telles dans le PIB.

Un exemple de VA avec retraitement du crédit-bail se trouve en page calcul d'une CAF.

Une autre correction consiste à prendre en compte le hors exploitation, c’est-à-dire le financier et l’exceptionnel. Le solde obtenu est la valeur ajoutée globale.

Enfin, la définition d'une VA un peu modifiée sert à établir la réserve spéciale de participation, du moins dans sa version du minimum légal.

 

VA et ressources humaines

Deux ratios sont particulièrement suivis.

Le premier est de l’ordre financier :

\[\frac{\rm{Masse\;salariale}}{\rm{Valeur\;ajoutée}}\]

Le second est la productivité apparente du travail :

\[\frac{\rm{Valeur\;ajoutée}}{\rm{Effectif\;moyen}}\]

Pourquoi « apparente » ? Parce que cette productivité cache un facteur important qui est l’investissement. Si les employés d’une entreprise A disposent tous d’un ordinateur, ils dégagent davantage de productivité que leurs confrères de l’entreprise B qui travaillent deux fois plus mais sans ordinateur. Ce n’est donc pas un critère valable pour évaluer le travail ou la compétence du personnel.

avec ordi

Il existe aussi un taux de productivité apparente du capital dont le mode de calcul un peu tiré par les cheveux et qui est la VA divisée par le nombre de machines.

 

Autres ratios

La notion de « taux de VA » est ambiguë dans la mesure où deux définitions se cachent derrière ce vocable.

\[\frac{\rm{VA}}{\rm{Production\;de\;l'exercice}}\]

\[\frac{\rm{VA}}{\rm{Chiffre\;d'affaires\;HT}}\]

Le taux d’investissement se définit ainsi :

\[\frac{\rm{Investissements\;d'exploitation}}{\rm{VA}}\]

Le suivi des ratios de répartition de la VA est particulièrement intéressant pour détecter certaines évolutions et habiletés à gérer correctement. Outre la part revenant aux salariés (voir plus haut), on peut mesurer la part revenant à l’État :

\[\frac{\rm{Impôts\;et\;taxes} + \rm{Impôt\;sur\;les\;bénéfices}}{\rm{VA}}\]

La part revenant aux actionnaires :

\[\frac{\rm{Dividendes}}{\rm{VA}}\]

Enfin, on a le choix pour mesurer la part qui revient à l’entreprise, en calculant un ratio soit à partir de l’excédent brut d’exploitation (EBE), soit à partir de l’autofinancement :

\[\frac{\rm{EBE}}{\rm{VA}}\; \rm{ou} \; \frac{\rm{Autofinancement}}{\rm{VA}}\]

Notez que la liasse fiscale comprend une page de détermination de la valeur ajoutée.

 

valeur ajoutée