Veille informationnelle
Vous le savez, l’information est devenue une ressource stratégique. C’est pourquoi la veille informationnelle s’impose comme une pratique essentielle pour les entreprises.
La veille consiste à collecter, analyser et exploiter des informations pertinentes afin de prendre des décisions éclairées et de rester compétitif. Nous verrons qu’elle s’applique à des champs très divers. Nous survolerons aussi les grandes lignes de sa mise en place.
Pourquoi ?
C’est souvent l’environnement très incertain qui compromet la réalisation des objectifs : conjoncture économique, apparition d’un concurrent, mutation technologique… Une veille permet d’anticiper les changements pour s’y adapter au plus tôt. Elle n’est pas toujours stratégique : si le gérant d’un club de vacances s’informe de la météo des jours à venir afin de savoir s’il doit chauffer la piscine, il pratique une simple veille opérationnelle.
Quelques raisons pour lesquelles une veille est nécessaire :
- Anticiper les tendances et les évolutions du marché : une entreprise doit pouvoir identifier les nouvelles tendances, qu’il s’agisse d'innovations technologiques, de réglementations ou de comportements des consommateurs. La veille informationnelle permet de surveiller ces évolutions pour anticiper ces changements et s’y adapter au plus vite.
- Surveiller la concurrence : la veille concurrentielle est un élément pour comprendre les stratégies et les innovations des acteurs du marché. En observant les activités des concurrents actuels et potentiels, une entreprise peut identifier des opportunités, éviter de commettre les mêmes erreurs ou encore déceler des menaces potentielles.
- Favoriser l’innovation : l’accès à des informations pertinentes stimule la créativité et l’innovation. Une veille régulière permet d’intégrer les meilleures pratiques et d’adapter des idées issues d’autres secteurs à son propre domaine d’activité.
- Gérer les risques : une veille efficace aide à identifier et à prévenir les risques. Cela peut inclure la surveillance des réglementations, des litiges potentiels ou encore de la conjoncture économique susceptible d’affecter l’activité.
Les différents types de veille
La veille informationnelle se décline en plusieurs catégories, chacune correspondant à des besoins spécifiques.
- La veille stratégique consiste à collecter des informations globales pour orienter les décisions stratégiques de l’entreprise. Elle englobe des aspects économiques, technologiques, sociétaux, environnementaux et géopolitiques.
- La veille concurrentielle se concentre sur l’analyse des activités des concurrents. Elle inclut des informations sur leurs stratégies marketing et les résultats qu’ils ont obtenus. La veille commerciale est une activité plus large puisqu’elle étudie tous les éléments du marché : prix, produits, etc.
- La veille technologique permet de suivre les innovations scientifiques et techniques. Elle est essentielle pour les entreprises souhaitant rester à la pointe de leur secteur et prévenir l’obsolescence de leurs produits ou services.
- La veille réglementaire ou juridique consiste à surveiller les lois, normes et réglementations qui peuvent avoir un impact sur l’entreprise. Cela est particulièrement important pour les secteurs fortement réglementés comme la santé ou l’environnement.
- La veille sociétale s’intéresse aux évolutions sociales, culturelles et éthiques. Elle aide les entreprises à comprendre les attentes des consommateurs et à adapter leur communication ou leurs produits. Elle est particulièrement importante dans le secteur de la publicité.
- La veille d’image réclame le concours d’un prestataire qui enquêtera pour savoir quelle image l’organisation donne d’elle-même.
Voir aussi le rôle de la veille dans la démarche marketing.
Mise en place
La mise en place d’un système de veille informationnelle efficace repose sur plusieurs étapes.
- Définir les objectifs. Avant de commencer, il est essentiel de déterminer à quoi servira la veille. S’agit-il de surveiller les concurrents, d’anticiper les réglementations ou de déceler les opportunités d’innovation ? Une définition claire des objectifs permet de cibler les informations pertinentes.
- Identifier les sources d’information. Il est important de sélectionner les sources qui fourniront des données fiables et pertinentes. Ces sources peuvent inclure des médias en ligne (journaux, blogs, sites des concurrents…), des bases de données (brevets, rapports d’études…), les réseaux sociaux, des sites institutionnels, des salons…
- Choisir les outils de veille. Pour automatiser et simplifier la collecte d’informations, plusieurs outils sont disponibles :
- Les flux RSS permettent de suivre les mises à jour de plusieurs sites en un seul endroit.
- Google Alertes envoie des notifications lorsqu’un mot-clé ou une thématique est mentionné en ligne.
- Des plateformes spécialisées comme Feedly, Mention ou Netvibes permettent de centraliser les informations et de les organiser.
- Les outils de curation (Scoop.it, Flipboard…) permettent de sauvegarder et de partager des contenus pertinents.
- Collecter et analyser les données une fois les outils en place. Concrètement : filtrer les informations pertinentes, croiser les sources pour garantir la fiabilité et bien sûr identifier les tendances, les opportunités et les menaces.
- Diffuser les résultats aux décideurs et aux équipes concernées. Il peut s’agir de rapports synthétiques, de newsletters internes ou de présentations régulières.
- Évaluer et ajuster le système de veille. Il est nécessaire de régulièrement évaluer son efficacité, ajuster les sources, affiner les mots-clés et intégrer de nouveaux outils si besoin.

Bonnes pratiques
- Former les collaborateurs : la veille n’est pas seulement l’affaire d’un service stratégique. Chaque employé peut y contribuer en partageant des informations pertinentes. Il est donc indispensable que celles-ci puissent circuler facilement.
- Automatiser sans surcharger : les outils automatisés doivent être bien configurés pour éviter que le veilleur soit contraint de surveiller des champs inutiles.
- Savoir analyser : collecter des données est une chose, mais leur analyse est ce qui apporte une vraie valeur ajoutée.