Choix entre épargne ou consommation
« On part deux semaines en vacances cet été ?
– Je préfère partir une seule semaine, ça nous permettrait de refaire la façade de la maison l’année prochaine ou de faire face à un coup dur.
– Et ça nous apportera quoi une façade de maison ? C’est quand même plus sympa de partir en vacances que de mettre son argent à la banque !
– Les cigales ne devraient jamais épouser des fourmis. »
L’économie est la science des choix. Parmi ces choix, il y en a un auquel on doit souvent faire face : faut-il dépenser son argent tout de suite ou le mettre de côté en vue d’une utilisation future ?
Problématique
Les ménages disposent d’un revenu disponible. Quel usage en faire ? Lorsque celui-ci est très faible, il est uniquement affecté aux besoins de première nécessité (Cf. la pyramide de Maslow). Mais dès lors qu’il est supérieur à ce qui est nécessaire pour vivre se pose la question de l’épargne.
Ce partage du revenu entre consommation et épargne est résumé par l’équation \(R = C + E.\)
L’épargne
L’épargne est la partie du revenu qui n’est pas consommée. C'est une capacité de financement. Elle prend de nombreuses formes.
La thésaurisation est le fait de conserver des liquidités en-dehors du circuit économique, pas nécessairement sous la forme de liasses de billets (collections, or, œuvres d’art, grands crus…). Il peut être surprenant de considérer un tableau de maître ou du bon vin comme de l’épargne mais tout dépend des intentions de l’acquéreur : s’il n’est pas un passionné et qu’il achète dans le seul but de revendre plus tard, on peut considérer que c’est une façon pour lui de mettre de l’argent de côté.
Mais généralement, un ménage confie son épargne à une banque ou tout autre intermédiaire financier.
Le client de la banque dispose d’un vaste choix de placements selon la durée envisagée de son épargne (parfois au-delà de sa mort s’il souhaite transmettre un héritage).
Parfois, l’épargne n’est pas destinée à être dépensée mais à se prémunir contre les accidents de la vie (maladie, chômage…). On parle d’épargne de précaution.
Un placement obéit à la loi de l’arbitrage entre la rentabilité et le risque : on peut chercher à spéculer pour gagner rapidement beaucoup d’argent avec le risque de tout perdre ou au contraire préférer un placement de père de famille qui rapporte moins.
Notez que la thésaurisation peut s’avérer beaucoup plus risquée que des placements : l’argent liquide perd de sa valeur en cas d’inflation, les métaux précieux ont des prix parfois très fluctuants, la valeur des collections dépend d’une demande sujette aux modes et les objets peuvent se détériorer, etc.
Le placement d’un ménage, confié à un intermédiaire financier, prend la forme d’actions, d’obligations, d’assurance-vie, de livrets…
Enfin, on considère qu’un ménage investit lorsqu’il acquiert un logement (ou qu’il consacre des dépenses à une amélioration sensible de celui-ci). Il s’agit alors d’une épargne non financière.
Des éléments macroéconomiques influencent le niveau et le type d’épargne des ménages : taux d’intérêt (plutôt placements si les taux sont hauts et plutôt investissements immobiliers s’ils sont bas), pouvoir d’achat, évolution des prix (l’inflation favorise la consommation tandis que la baisse des prix favorise l’épargne)…
Le taux d’épargne est le ratio suivant :
\[\frac{{{\rm{épargne}}}}{{{\rm{revenu\;disponible}}}} \times 100\]
La consommation
La consommation marchande est l’achat des biens et services que permet le revenu disponible. Son évolution s’analyse par la loi d’Engel qui donne un cadre général aux bouleversements sociaux-économiques. Voir la consommation.
Un choix pas si individuel que ça
Cependant la consommation n’obéit pas qu’à des contraintes économiques. C’est un marqueur social. On consomme différemment selon son âge, son milieu social et culturel, son lieu de vie… Sans parler de la publicité qui sait culpabiliser ceux qui seraient fous de passer à côté de tel ou tel achat ! (Précisons tout de même que les publicités pour les placements ne sont pas en reste).
Ainsi, il apparaît que même si nous pensons être maîtres de nos choix entre consommation et épargne, ceux-ci sont plus ou moins programmés à notre insu !