Les ménages

Revenus et épargne des ménages

Comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs ?

La question est importante. D'ailleurs, c’est par elle que débutait jadis le programme de sciences économiques et sociales de seconde. Or, un début de programme suppose de d’abord mettre à plat diverses notions. Ce sont elles qui sont expliquées sur cette page d’initiation. Aujourd'hui, cette problématique est au programme de première STMG mais curieusement, elle ne fait pas l'objet d'un quelconque approfondissement en filière générale.

 

Définitions

D’abord, le ménage : c’est l’ensemble des occupants d’un même logement. Il peut s’agir d’un individu isolé ou d’une famille. Mais le lien de parenté n’est pas obligatoire. Des colocataires ou les occupants d’un monastère constituent aussi des ménages.

famille

Un ménage perçoit des revenus : le revenu primaire est constitué de plusieurs éléments. Le salaire et le traitement des fonctionnaires sont des exemples de revenus du travail. Une deuxième catégorie est celle des revenus du patrimoine : les dividendes d’actions, les loyers d’un appartement dont on est propriétaire, le fermage en sont quelques exemples. Enfin, les revenus mixtes proviennent d’une combinaison travail capital. Il s’agit souvent de revenus de travailleurs, soit indépendants soit regroupés, qui utilisent du matériel acquis afin d’exercer leur métier. Un garagiste, un dentiste ou un prestidigitateur qui sont propriétaires de leur outil de travail perçoivent des revenus mixtes.

À partir du revenu primaire, on calcule le revenu disponible : il faut d’abord ôter les cotisations sociales. Dans le cas d’un salaire, c’est le passage du brut au net. Il faut aussi enlever les différents impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation…). En revanche, on ajoute les prestations sociales : retraite, allocation chômage, etc.

Toutes ces notions sont décrites plus en détail en page de revenu.

Le pouvoir d’achat représente tout ce qui peut être acheté avec le revenu disponible. L’intérêt de cette notion, c’est le suivi dans le temps. Si d’une année sur l’autre le revenu disponible d’un ménage reste le même mais qu’il y a une hausse des prix, le ménage en question enregistre une baisse de son pouvoir d’achat.

Le revenu disponible permet de consommer et d’épargner. Il est toutefois possible de consommer davantage que ce l’on gagne. Comment ? Grâce au crédit à la consommation.

Ce crédit est une somme d’argent, prêtée au ménage par un établissement financier. Évidemment, elle doit être remboursée avec des intérêts.

Il en existe de plusieurs types qui s’appliquent à différentes utilisations. Le crédit immobilier aide les ménages à devenir propriétaires de leur logement. Le crédit affecté (mobilier) sert à acquérir un bien meuble en particulier : voiture, cuisine aménagée, camping-car… Le crédit qui n’est pas lié à un type de bien spécifique est appelé prêt personnel. Mentionnons aussi le crédit renouvelable ou revolving. Son fonctionnement est différent des autres crédits.

Dans le cas du revolving, le particulier ou le ménage peut emprunter jusqu’à une certain montant. Ce n’est pas une somme fixe qui doit être remboursée mais une sorte de découvert, utilisable à tout moment et pour n’importe quel montant dans la mesure où la limite autorisée n’est pas dépassée. La contrepartie de cette souplesse, c’est un taux d’intérêt très élevé. Tellement élevé que parfois il faut réemprunter pour pouvoir payer les intérêts et l’emprunteur se trouve alors dans une spirale ruineuse.

Par définition, la partie du revenu disponible qui n’est pas dépensée est épargnée. Il existe de multiples façons de placer son épargne.

La façon la plus simple est de garder l’argent chez soi. C’est une technique utilisée par ceux qui n’ont pas confiance dans les banques ! Mais cette somme, dite thésaurisée, ne rapporte rien (sauf dans certains cas, par exemple lorsqu'elle est convertie en or puis que le prix de ce métal augmente). Les épargnants se tournent généralement soit vers des produits financiers, soit vers des investissements non financiers.

L’épargne financière englobe de nombreux produits. Si vous rendez une petite visite à votre banquier, il se fera une joie de vous les détailler : livrets, épargne logement, assurance vie, placements en titres (actions et obligations)…

Les investissements non financiers sont essentiellement des logements acquis pour percevoir des loyers. On peut aussi spéculer sur la hausse du prix de l’or ou diversifier son épargne en optant pour des placements atypiques, rarement proposés dans les réseaux bancaires (vin, œuvres d’art, objets de collection…).

La proportion d’épargne par rapport au revenu disponible est appelé taux d’épargne.

\[\frac{{{\rm{épargne}}}}{{{\rm{revenu\;disponible}}}} \times 100\]

En principe, l’épargne rapporte des revenus (« en principe » car on peut aussi perdre son épargne, notamment si on l’a investie en actions). C’est en quelque sorte en compensation de ne pas avoir consommé et d’avoir permis à quelqu’un d’autre d’utiliser cet argent. En effet, tant qu’il est investi en épargne financière ou non financière, l’argent qui rapporte sert à quelqu’un, même si l’épargnant ne s’en rend pas compte : HLM s’il est sur un livret A, emprunteur si ce sont des obligations, société si ce sont des actions, etc. Il est donc normal qu’en contrepartie, l’épargnant perçoive un revenu. Celui-ci est appelé « revenu du patrimoine ».

Tous les produits d’épargne ne rapportent pas la même chose. Logiquement, les plus rémunérateurs sont soit ceux pour lesquels il existe un risque, soit ceux qui impliquent un blocage de l’épargne pendant un certain temps (l’épargnant ne peut pas récupérer son capital avant plusieurs années).

Bon. Maintenant que de décor est planté, vous pouvez revenir à la question de départ en poursuivant votre lecture par la page consommation. Mais auparavant, vous pouvez vérifier si vous avez bien assimilé les quelques notions vues ci-dessus grâce à l’exercice suivant.

 

Exercice

M. Conso est salarié. Son salaire annuel est de 200 000 euros brut (160 000 net). Par ailleurs, son portefeuille d’actions lui a fait gagner 200 euros de dividendes. Mme Conso est également salariée. Elle gagne 210 000 euros brut (165 000 net). Par ailleurs, elle possède une place de parking souterrain qu’elle propose à la location. Gain annuel : 600 euros. Leur fils a reçu 2 000 euros d’allocations chômage. Au titre de l’année précédente, l’impôt sur le revenu du ménage s’est établi à 96 000 euros et la taxe d’habitation à 700 euros. Le ménage étant locataire, il n’y a pas d’impôt foncier à payer. M. Conso rembourse un crédit à hauteur de 2 000 euros par an. Le compte bancaire du couple avait un solde créditeur de 1 000 euros en début d’année et de 500 euros en fin d’année (le fils ayant un compte qui ne s’éloigne jamais de zéro). Enfin, Mme Conso a souscrit une assurance-vie pour 7 000 euros.

Quel est le revenu primaire du ménage ? Le revenu disponible ? Le taux d’épargne ?

 

Éléments de réponse

Revenu primaire : \(200\,000 + 210\,000\) \(=\) \(410\,000\;€\) au titre du travail et \(200 + 600\) \(=\) \(800\;€\) au titre du capital. Soit un total de \(410\,800\;€.\)

Les cotisations sociales ont été de \(40\,000\) pour monsieur et de \(45\,000\) pour madame. Soit \(85\,000\;€.\)

Les impôts directs se sont élevés à \(96\,000 + 700\) \(=\) \(96\,700\;€.\)

Les prestations sociales se sont établies à \(2000\;€\) (chômage).

Revenu disponible : \(410\,800 - 85\,000 - 96\,700 + 2\,000\) \(=\) \(231\,100\;€\)

Combien d’argent n’a pas été dépensé dans l’année ?

Compte bancaire : \(500 - 1\,000\) \(=\) \(-500\,€\)

Épargne : \(7\,000 - 500\) \(=\) \(6\,500\;€\)

Taux d’épargne = \(\frac{6\,500}{231\,100}\) \(=\) \(2,81\%.\)

À noter que l’information sur le crédit ne figurait dans l’énoncé que pour vous embrouiller puisqu’elle est inutile pour répondre aux questions (mdr).

 

ménage pirate