Opérations sur les sous-espaces vectoriels

Intersections, unions et sommes de s.e.v

Un petit tout d’horizon sur trois opérations qu’il est possible de faire ou de ne pas faire avec des sous-espaces vectoriels (s.e.v)… Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec les notions d’intersection et d’union, un échauffement préalable en page d'ensembles est recommandé.

 

L’intersection

L’intersection de deux s.e.v en constitue un troisième. Nous ne le démontrerons pas mais il est toujours bienvenu d’illustrer une affirmation par un exemple.

Nous nous situons dans l’espace vectoriel \(\mathbb{R^3}\). Soit un s.e.v \(A\) défini par \(x + 2y - z = 0\) et un s.e.v \(B\) défini par \(2x - 3y + 3z\) \(= 0.\)

Notre mission : valider que \(A\) et \(B\) sont des s.e.v et que \(A \cap B\) est également un s.e.v.

Vérifions d’abord que \(A\) est bien un s.e.v. Le vecteur nul en fait partie car \(0 + (2 \times 0) - 0\) \(= 0.\) Maintenant, faisons d’une pierre deux coups en vérifiant simultanément la stabilité pour l’addition et pour la multiplication en posant :

\((x,y,z) + a(x',y',z')\) \(= (x + ax',y + ay',z + az')\)

On commence par la première équation :

\((x + ax') + 2(y + ay') - (z + az')\)
\( = x + ax' + 2y + a2y' - z - az'\)
\( = (x + 2y - z) + a(x' + 2y' - z')\)

Le premier terme est égal à zéro et le second aussi (Cf. énoncé). Les conditions sont donc remplies. Même démonstration avec la seconde équation et nous voyons bien que nous sommes en présence de deux s.e.v.

Intersection : \(x + 2y - z\) \(= 2x - 3y + 3z,\) donc \(–x + 5y - 4z = 0\)

Il s’agit d’un nouveau s.e.v. On constate facilement que le vecteur nul en fait partie et que les stabilités sont vérifiées.

En l’occurrence, l’intersection de nos deux s.e.v en définit bien un autre.

 

L’union

En revanche, l’union de deux s.e.v en est rarement un (ça ne fonctionne que si l’un des s.e.v est inclus dans l’autre). Là encore, rien ne vaut une petite illustration géométrique car l’exposé déjà nébuleux risque de devenir opaque…

Dans l’espace à deux dimensions \(\mathbb{R}^2,\) l’axe des abscisses représente un s.e.v et l’axe des ordonnées en représente un autre. Le vecteur de coordonnées \((1\,;0)\) appartient au premier et le vecteur \((0\,;1)\) appartient au second alors que le vecteur \((1\,;1)\) ne se situe pas sur un axe. Inutile d’illustrer, vous visualisez ?

 

La somme

Si l’union de deux s.e.v n’en crée pas un troisième, il n’en est pas de même de leur somme ! En effet, ce qu’on appelle somme de deux s.e.v est le s.e.v composé des sommes des vecteurs qui appartiennent aux deux s.e.v. Il est engendré par eux. Et là, le plan correspond bien à la définition (somme des s.e.v \((0\,;1)\) et \((1\,;0),\) par exemple).

Quand on additionne deux s.e.v qui n’ont en commun que le vecteur nul, on parle de somme directe (c’est-à-dire que tout vecteur de cette somme s’écrit de manière unique). Il existe un symbole spécial pour noter la somme directe. Il ressemble à une croix celte : \({F_1} \oplus {F_2}\)

somme directe

Si cette somme directe est égale à l’espace vectoriel, on dit que les s.e.v sont supplémentaires.

Notamment, on utilise la notion de somme directe lorsqu'on étudie les endomorphismes. Ceux-ci sont diagonalisables si la somme directe de leurs sous-espaces propres est égale à leur espace vectoriel.

 

intersection et union