La chaîne logistique

Généralités sur la fonction logistique

La fonction logistique est beaucoup trop vaste pour être intégralement traitée sur cette page. N’y voyez qu’une introduction à l’attention des élèves de terminale STMG, quoiqu’elle trouve aussi sa place dans certains programmes de BTS et même dans la préparation de l’épreuve 7 du DCG.

camion

 

La chaîne logistique ou supply chain

Qu’est-ce que la supply chain ? Selon l’association France Supply Chain (ex ASLOG), « la Supply Chain a pour mission de gérer de bout en bout les flux, flux de produits, flux d’information, les infrastructures physiques et les organisations humaines, depuis les fournisseurs jusqu’au client final ».

https://www.francesupplychain.org/quest-ce-que-la-supply-chain/

Il existe donc une logistique en amont de la production (relations avec les fournisseurs) et une en aval (relations avec les clients). Comme certains flux sont propres à l’organisation, n'oublions pas la logistique interne.

Deux logiques de pilotage du processus de production :

  • Les flux poussés définissent une production pour laquelle la demande est anticipée. Il existe donc des risques d’invendus mais ce système présente une bonne productivité.

  • Les flux tendus impliquent une production à la commande. Les stocks sont réduits au minimum. Le mode de production doit être flexible.

Les métiers de la supply chain sont nombreux. Nous vous renvoyons au site suivant pour en savoir davantage :

https://www.francesupplychain.org/les-metiers-de-la-supply-chain/

Autre définition : la chaîne logistique étendue (global supply chain) s’étend à toute la filière, depuis les fournisseurs de fournisseurs jusqu’au consommateur final.

La gestion de la chaîne logistique ou supply chain management (SCM) est l’ensemble des moyens dédiés à la gestion et à l’amélioration de la chaîne logistique. Il existe de nombreux logiciels de SCM sur le marché.

 

Flux de produits

Le mode de transport des marchandises détermine le coût et la rapidité d’acheminement. Mentionnons la route (camions, camionnettes), la voie fluviale (péniches, barges), le chemin de fer et pour les longues distances les transports maritime et aérien. Les véhicules peuvent appartenir à l’entreprise mais le plus souvent à un prestataire.

transports (timbre)

Si l’on excepte le transport routier, il est très rare qu’un seul mode de transport soit utilisé depuis le point de départ de la marchandise jusqu’à sa destination. L'obligation de décharger puis recharger est appelée rupture de charge. L’un des défis d’un service logistique est de limiter ce type d’opération qui prend du temps, est coûteux en main d’œuvre et nécessite un espace de stockage.

Un autre objectif est de rentabiliser le coût d’un transport. Si une camionnette ou une péniche n’est qu’à moitié remplie, le coût unitaire du produit transporté est majoré puisque le prix du trajet reste le même, quel que soit le taux de remplissage.

Enfin, les circuits de livraison doivent aussi être optimisés pour éviter les kilomètres inutiles. La théorie des graphes fournit les parcours les plus rapides ou les moins onéreux (si un responsable de logistique souhaite économiser un logiciel, il peut se renseigner en page de graphes pondérés pour établir son parcours à la main !).

Les entrepôts sont des lieux de stockage. Ils permettent à l’entreprise de réduire les délais de livraison, de regrouper des produits de diverses provenances et de se protéger contre divers aléas, notamment les arrêts de fabrication.

Les principales activités des entrepôts sont :

  • Le déchargement des produits, avec éventuellement un contrôle de la qualité.
  • Le stockage.
  • La préparation des commandes pour expédition chez le client.

L’entreposage est le cœur de métier des grandes entreprises de l’e-commerce, de type Amazon.

Habituellement, l’objectif est de réduire le temps de stockage au minimum. Le fin du fin est le cross-docking, c’est-à-dire le passage direct de la zone de réception à celle d’expédition, sans aucun stockage. Ces lieux de transfert ne sont pas à proprement parler des entrepôts (puisque rien n’est entreposé !) mais des plateformes.

Quant à la localisation des entrepôts, son importance est essentielle. Les abords d’autoroutes en grande banlieue sont souvent des zones de choix pour les entreprises de logistique.

 

Flux d’informations

Un transfert de produits s’accompagne nécessairement de documents (bons de livraison, factures…) et plus généralement d’informations, ainsi que de vérifications d’ordre administratif. Or, il est important que ces nécessaires flux d’informations ne retardent pas les flux physiques mais qu’au contraire ils les rendent plus fluides.

Avant de poursuivre, deux notions à connaître :

  • Le tracking est la localisation à tout moment d’une commande. Vous l’avez peut-être expérimenté après avoir acheté un produit sur Internet.

  • La traçabilité est la possibilité a posteriori de retrouver le cheminement du produit depuis la sortie d’usine ou d’entrepôt jusqu’au client final.

Ceci posé, quels moyens numériques peuvent supporter les informations ?

Un ERP (Enterprise Resource Planning) est un logiciel qui gère tous les processus d’une entreprise. L’ensemble des fonctions sont intégrables grâce à différents modules : production, logistique, vente, comptabilité, GRH, etc. Il est ainsi possible d’avoir une vision complète de la chaîne en temps réel (tracking d’une commande) ou a posteriori (traçabilité).

Un APS (Advanced Planning and Scheduling) est un logiciel d'aide à la décision visant à optimiser la chaîne logistique. Il permet de planifier la production en fonction des prévisions de ventes et des ressources disponibles. Il est souvent combiné avec un logiciel de SCM.

L’échange de données informatisées (EDI) est le transfert automatique entre entreprises (bons de commandes, avis d’expéditions, factures…). Comme il ne nécessite ni papier ni intervention humaine, l’EDI permet de gagner en rapidité, mais aussi en fiabilité.

 

Liens entre flux de produits et d’informations

L’étiquetage est le lien entre le produit et l’information numérisée. Il peut prendre la forme du code-barre, du QR Code ou encore de l’identification par radiofréquence (RFID). Celle-ci est particulièrement efficace pour localiser une marchandise sans qu’elle soit déballée. Elle permet aussi de lutter contre le vol et les contrefaçons (vous connaissez ce système si vous avez utilisé une caisse automatique dans un magasin Décathlon).

 

Enjeux

La logistique crée de la valeur. Celle-ci s’articule essentiellement sur deux axes : la rapidité de la livraison et le moindre coût. En fonction du produit, on privilégie l’un ou l’autre, étant entendu que le mode de transport le moins coûteux est souvent le plus lent. Mais comme nous l’avons vu, le transport n’est pas le seul critère de performance (emplacement des entrepôts, outil informatique...).

Les choix logistiques peuvent aussi répondre à un enjeu environnemental. Par exemple, un transport par péniche ou par le rail est beaucoup moins polluant qu’avec des semi-remorques.

 

flux poussés