Les ressources financières

Introduction aux ressources financières

Pour produire, une entreprise a besoin de ressources financières. Cette page peut être considérée comme une aide pour élèves de terminale STMG. Nous nous contenterons donc de présenter quelques principes généraux. Si vous souhaitez entrer dans les détails, vous trouverez sur ce site de nombreuses pages d’approfondissement.

Les ressources financières sont dites « tangibles ».

 

Ressources tangibles et intangibles

Étymologiquement, ce qui est tangible peut être touché. Ce sont donc d’abord des ressources physiques : locaux, matériel, véhicules… Ce sont aussi des ressources humaines bien que ce ne soit pas les humains qui sont considérés (ils n’appartiennent pas à l’entreprise) mais leurs habiletés, leurs compétences, leurs qualifications, bref, certains attributs. De même les ressources financières ne sont « touchables » que de façon théorique puisqu’il ne s’agit pas de montagnes de billets de banque mais de virements.

La notion de ressource intangible est proche de celle de ressource immatérielle : brevets, organisation, notoriété…

 

Principe du financement

Pour simplifier, le grand principe à respecter est de considérer deux niveaux : le cycle d’exploitation qui doit être financé par des ressources à court terme et les investissements qui doivent l’être par des ressources à long terme (un besoin stable est financé par une ressource stable).

Les ressources sont soit internes soit externes.

 

Le financement de l’exploitation

Le cycle d’exploitation comprend l’approvisionnement, la production et la distribution ainsi que les périodes de stockage qui le ponctuent.

Prenons l’exemple d’une fromagerie. Elle achète principalement du lait. C’est une matière première qui peut être stockée en cuve. Passons sur les autres matières premières (présure et sel). Les étapes de fabrication du fromage sont l’emprésurage, l’égouttage, le pressage et le salage en saumure. La dernière est l’affinage : le fromage repose en cave pendant une période définie. Il ne faut pas confondre cette dernière étape avec le stockage dont on essaie toujours de limiter la durée au maximum. Une fois affiné, le fromage est conditionné, stocké puis expédié vers les points de vente. Toutes ces étapes ont un coût de main d’œuvre, d’électricité, d’amortissement de matériel, etc.

cantal

Précisons que le financement de ce cycle doit tenir compte des délais de paiement. La fromagerie ne règle pas la facture dès réception du lait et son produit fini n’est pas non plus payé à la livraison par les commerçants.

Les principaux modes de financement de ces étapes sont :

Le découvert bancaire. La banque accepte d’accorder un crédit plafonné. Bien sûr, celui-ci n’est pas gratuit et l’entreprise doit payer des intérêts sur la somme qui lui est prêtée.

L’escompte (technique de crédit permettant de se faire payer avant l’échéance grâce à une avance de la banque).

La vente de créance, ou affacturage, dont le but est là aussi d’être réglé plus rapidement. La société spécialisée qui achète les créances est appelée factor.

On peut penser qu’il est plus sain pour l’entreprise de financer elle-même son cycle d’exploitation mais ce n’est pas forcément le cas (grosso modo, si son taux de rentabilité est supérieur au taux d’intérêt, il vaut mieux qu’elle soit raisonnablement endettée).

Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver parmi toutes ces échéances et ainsi de ne pas dépasser le découvert autorisé. La gestion de trésorerie est une activité indispensable à toute organisation. Si vous souhaitez aller plus loin, vous trouverez un modèle de tableau en page de trésorerie au jour le jour.

 

Le financement des investissements

Pour se développer ou même simplement survivre, une entreprise doit investir, c’est-à-dire acquérir des actifs. La plupart d’entre eux sont des biens liés à l’activité : terrains, bâtiments, matériel industriel, véhicules, matériel de bureau…

immeuble

Il existe aussi des actifs financiers. Par exemple, une entreprise A souhaite prendre le contrôle d’une société B ou juste détenir une participation significative pendant plusieurs années. Pour cela, elle en acquiert des actions. La part de capital de B qu’elle détient est un investissement qui peut rapporter des dividendes, une plus-value et surtout servir sa stratégie (notamment si la gamme de produits de l'entreprise A est complétée par celle de sa nouvelle filiale).

Ceci posé, distinguons les modes de financement internes et externes.

Financements internes

Le financement interne par excellence est l’autofinancement. L’entreprise dégage suffisamment de revenus pour investir sans l’aide de personne.

L’augmentation de capital nécessite un appel aux actionnaires. L’entreprise émet de nouvelles actions et leur vente apporte de l’argent frais. De nouveaux actionnaires peuvent entrer au capital mais au détriment des anciens qui voient leur pouvoir dilué puisqu’il y a davantage d’actions. Vous l’aurez compris, c’est une opération délicate qui n’est pas souvent mise en œuvre (sauf s’il s’agit d’une start-up ou au contraire d’une entreprise qui court à sa perte !). En effet, cette technique doit avoir pour but le développement de l’entreprise. Si celle-ci a besoin d’augmenter ses fonds juste pour subsister au même niveau, c’est qu’elle a des problèmes !

Financements externes

L’emprunt à la banque est la source la plus habituelle de financement. Il s’agit d’un type de dette à moyen ou long terme qui s’appuie sur un contrat de prêt (comme les actifs sont conservés plusieurs années, ils ne doivent pas être financés par un découvert). Ainsi l’entreprise versera des intérêts sur toute la durée de l’emprunt, ce qui diminuera son résultat sur plusieurs exercices mais l’opération lui permettra d’investir. Bien sûr, sa capacité d’emprunt n’est pas infinie. Elle dépend du montant de ses capitaux propres.

Une holding est une entreprise dont la gestion de participations financières est l’unique activité.

Le crédit-bail, ou leasing, désigne une technique contractuelle de financement d’un matériel défini (immobilier, tracteur routier, machine d’imprimerie…).

Le client, dit crédit-preneur, s’adresse à un crédit-bailleur, souvent filiale d’une banque, qui achète le bien d’équipement, lui loue pendant une période définie et, au terme du contrat, lui en propose la vente à un prix défini à l’avance. En droit français, le crédit-preneur n’est pas obligé d’acheter ce bien (ce serait alors un contrat de location-vente). Il peut refuser, par exemple pour en acquérir un autre plus performant. Il peut aussi reconduire le contrat à des conditions plus avantageuses.

Avant de se s’engager, le crédit-bailleur procède à un diagnostic financier du crédit-preneur pour s’assurer que celui-ci honorera bien les loyers sur toute la durée du contrat. Il estime aussi la facilité ou la difficulté de récupération du bien en cas de défaut de paiement ainsi que les conditions de revente sur le marché au terme de la durée du crédit-bail, au cas où le client ne souhaiterait pas le racheter.

Le crédit-preneur peut aussi posséder un bien dans un premier temps, puis le vendre à un crédit-bailleur et continuer à utiliser ce bien qui ne lui appartient plus. C’est la technique du lease back.

Bien que pouvant s’avérer plus coûteux qu’un emprunt classique, le crédit-bail est très répandu car il procure plusieurs avantages. Il ne nécessite aucun apport alors que la banque en exige souvent un pour accorder un prêt. De plus, si le matériel doit être réparé, il le sera aux frais du crédit-bailleur propriétaire. Enfin, il existe des avantages fiscaux.

Les subventions sont des aides des pouvoirs publics, accordées sous conditions.

Le financement participatif ou crowfunding est un système d’échange de fonds qui passe par une plateforme sur Internet. Ce sont les internautes qui procurent les fonds, sous forme de prêt, de don ou d’achat d’actions. Le crowfunding est particulièrement utile pour aider les start-up à se développer.

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/crowdfunding-financement-participatif

 

Documents

Besoins financiers et ressources doivent être prévus pour plusieurs années. L’outil qui permet leur adéquation est le plan de financement. Il prend souvent la forme d’un tableau (voir l’exemple de plan de financement).

Le document à partir duquel on constate l’état des emplois et ressources en fin d’exercice est le bilan fonctionnel, réalisé à partir du bilan comptable.

Le tableau de financement permet d’analyser les flux entre deux bilans.

 

financement d'un verre