Le diagnostic financier

Objectifs et étapes du diagnostic financier

Qu’elle soit réalisée « à la main » ou de façon automatique, la réalisation d’un diagnostic financier est l’une des activités les plus intéressantes pour qui souhaite faire parler les chiffres. Un débutant ne peut être que surpris de constater combien d’enseignements on peut tirer d’un bilan et d’un compte de résultat (ou mieux, de toute la liasse fiscale).

 

Par qui ?

Le diagnostic est un document clé de la finance d’entreprise. Cet exercice est réalisé aussi bien en interne que par les parties prenantes tierces. Mentionnons à cet égard les commissaires aux comptes qui valident les documents publiés, les experts-comptables mandatés par le comité d’entreprise, les banquiers et crédit-bailleurs, les agences de notation, les fournisseurs (voire les clients) qui ne souhaitent pas partir à l’aventure avec n’importe qui, les investisseurs susceptibles d'entrer au capital et bien sûr les analystes de l’entreprise elle-même qui doivent fournir à leur direction un outil de pilotage.

 

Les objectifs et les utilisateurs du diagnostic financier

Pourquoi conduire un diagnostic ? Essentiellement pour évaluer la santé financière d’une entreprise. L’appréciation porte sur les risques de non-paiement (solvabilité), sur les performances passées, actuelles et qui se profilent, et enfin sur une éventuelle fragilité aux aléas économiques (clients défaillants, par exemple).

Pour les dirigeants, un diagnostic sert à assurer un contrôle régulier de la structure financière mais aussi à prendre des décisions d’investissement, de fusion ou à trouver l’explication d’un problème précis (trop d’agios à payer, multiplication des relances des fournisseurs, décalage entre prévisions et réalisations…).

Par ailleurs, si la société est cotée en bourse, un diagnostic doit être publié deux fois par an. D’une manière générale, les actionnaires sont intéressés par ce type d’analyse qui leur permet d’évaluer si leurs placements sont judicieux. Dans la mesure où les comptes semestriels sont publiés, certains actionnaires (particuliers ou entreprises) préfèrent effectuer eux-mêmes leur diagnostic. La confiance n’exclut pas le contrôle !

 

Le diagnostic général

Pour un dirigeant comme pour un repreneur, le diagnostic financier est une source d’informations parmi d’autres. Il est plus rigoureux de ne pas qualifier le diagnostic de « financier » dès lors que des informations extra-comptables sont intégrées à celles de la liasse fiscale. Ainsi, un diagnostic général comporte plusieurs « sous-diagnostics ».

lecture du rapport

De quoi se compose cette étude ?

Après une nécessaire introduction, notamment sur la finalité du document, le diagnostic général commence par une étude du potentiel commercial. Celle-ci reprend les informations du plan marketing stratégique qui comporte déjà un diagnostic. Sont mentionnés les moyens d’action sur les éléments du marketing mix, indiqués dans le plan opérationnel. Ensuite, un diagnostic social inclut des indicateurs du bilan social, du tableau de bord RH et éventuellement d’enquêtes ponctuelles auprès des salariés. Puis un diagnostic de la production fait état de la technologie utilisée, des investissements, d’une sous-utilisation éventuelle des immobilisations… Le diagnostic financier stricto sensu complète le panorama.

Enfin, lorsqu’une entreprise est en difficulté et qu’une procédure d’alerte est déclenchée, un diagnostic général est établi pour servir de base au plan de redressement.

On le voit, il n’existe pas un seul diagnostic-type. Voyons tout de même quels en sont les outils et les étapes habituels.

 

Les outils du diagnostic financier

Un diagnostic financier sans ratios, c’est comme une omelette sans œufs : il manque quelque chose. Autres incontournables, les taux d’évolution d’une année sur l’autre.

 

Les étapes

La première étape est bien sûr celle de la collecte de données et d’informations. Viennent ensuite les retraitements et calculs qui constituent le corps du diagnostic (voir plus bas) puis une conclusion qui récapitule les points forts et les points faibles avant de proposer des voies d’amélioration.

Plusieurs plans sont possibles pour rédiger la partie analytique du diagnostic financier.

L’un d’entre eux consiste à commencer par une étude statique des bilans, à poursuivre par leur étude dynamique puis se termine par l’analyse du compte de résultat.

Une autre suggestion consiste à commencer l’étude par l’analyse de la structure, puis de l’activité (mais on peut très bien inverser cet ordre) et à terminer par la rentabilité. La structure est la partie à privilégier lorsque le but du diagnostic est d’évaluer la solvabilité. L’activité et la rentabilité sont plus détaillées lorsqu’on cherche à mesurer la performance de l’entreprise. Rappelons en effet qu'une entreprise peut parfaitement être rentable sans être solvable pour autant. Suivons ce plan.

 

L’analyse de la structure

Elle commence par l’établissement du bilan fonctionnel, construit à partir du bilan comptable retraité. Distinguant les emplois et les ressources, et non plus l’actif et le passif, le bilan fonctionnel permet l’analyse de l’équilibre financier, qui nécessite le calcul de ces notions essentielles que sont le fonds de roulement (FR), le besoin en fonds de roulement (BFR) et la trésorerie nette, ainsi que leurs évolutions.

L’évolution de la structure s’étudie à partir des tableaux de flux : tableau de financement et tableau de flux de trésorerie.

 

L’analyse de l’activité

Le matériau de base est le compte de résultat à partir duquel sont constatées quelques évolutions incontournables telle que l’évolution du chiffre d’affaires. Mais surtout, ce document permet d'établir le tableau des soldes intermédiaires de gestion et la capacité d’autofinancement (CAF). Éventuellement, quelques retraitements sont nécessaires pour que les définitions correspondent au mieux à la finalité du diagnostic.

 

L’analyse de la rentabilité

Il est logique de terminer notre œuvre par la rentabilité qui constitue la synthèse entre structure et activité. En effet, une rentabilité est un rapport entre un résultat et des moyens mis en œuvre pour l’atteindre (ces moyens étant comptabilisés au bilan). On distingue la rentabilité économique et la rentabilité financière.

Quant au risque d’exploitation et au risque financier, ils peuvent être évalués en envisageant une hypothèse chiffrée de baisse d'activité.

 

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